*titre mangé par les mites*,Haara,15/11/04,22:07

La soirée était tombée, les étoiles apparaissaient dans le ciel clair du désert. J'etais assis, seul, au sommet d'une des nombreuses dunes qui entouraient l'Oasis. Je m'étais amusé à créer des petits figurines de sable représentants chaque nomade que j'avais rencontré durant ces deux jours. Le premier homme qui m'avait envoyé un regard d'inquiétude mêlé de peur, Tsukasa, Sharrack, Ratus, Nyamo, Aegis, La nouille,...Tous étaient la, en miniature, à me regarder, disposés autour de moi...Tout ceux qui m'ont accueilli chez eux...

Quand le soleil fut couché, je rentrai et pris un bain, comme me l'avait conseillé Sharrack. C'était le premier bain que j'ai pris depuis fort bien longtemps. L'eau était si douce, mais était aussi ma plus grande faiblesse. Elle était à la fois ma seule chance de survie, comme mon pire ennemi. Comme mon sable.


Je rentrai dans ma tente, avec le sable éparpillé un peu partout, jusque dans mon lit. Quand j'entra, je sentis quelque chose. Le silence m'était étrange, à ce moment la. Je sentis une présence, minuscule mais elle était la. L'ambiance qui régnait dans ma tente était suffocante, l'envie me pris de partir en courant, mais je savais ce qui se passait. Il y avait cette odeur, si annonciatrice de ces moments, qui en émanait maintenant. Une odeur de sang.

J'avancai au milieu de ma tente, et vis des grains de sable commencer à léviter autour de moi.
-Non...dis-je, plein de désespoir, pas encore vous, je vous croyai parti.
Puis, une voix, ou plutot plusieurs voix mais parlant ensemble, s'élevèrent dans la tente, petites et aigues, telles des voix d'enfants.
-Nous sommes toujours la. Depuis le début, nous te suivons, tu ne nous vois pas, mais nous te voyons, nous. Quand tu ordonnes au sable de bouger, nous sommes la. Quand tu as fabriqué ces figurines, nous étions la. Quand tu as pris ton bain, nous étions la aussi.
-Vous n'êtes rien pour moi! Allez vous-en!criai-je.
-Prends garde à tes paroles, tu ne voudrais pas recevoir le même chatiment qu'à ton séjour en plein désert?
La peur me gagnait. Ces êtres étaient donc encore la. Mais j'étais décidé à ne pas laisser transparaitre mes émotions.
-Nous sommes venus te parler sérieusement, en ce coucher de soleil si beau et si chaleureux.
-Laissez-moi tranquille! Je n'ai plus besoin de vous!
La peur me gagnait. Ces êtres étaient donc encore la.
-Oh si, tu as encore besoin de nous. Si nous nous en allons, ton pouvoir de maitriser le sable disparaitra. Et tu seras aussi vulnérable qu'une souris.
"Nous n'aimons pas que tu sois avec eux, Haara. Tu n'es pas comme eux, et espérer avoir des amis ici n'est qu'un rêve. Tu ne peux compter que sur toi même!"
-Taisez-vous! criai-je, faché de réentendre ces voix résonner à nouveau dans ma tête.
-Nous avons nous aussi besoin de toi! Tu dois nous libérer! Allons, petit frère, aide-nous!
-Jamais! Vous resterez comme vous êtes! Et à jamais!
-Non, petit frère, tu ne comprends pas. Tot ou tard, tu nous libèreras...
-Assez! Assez! Taisez-vous!
Je brassai l'air, pour essayer de faire disparaitre les grains de sable, mais ceux-ci évitèrent mes coups.
-Tot ou tard, petit frère...Oui, tot ou tard, tu viendras nous libérer, pour que nous t'aidions encore plus à notre tour... Tot ou tard...
Tandis que la voix s'évanouit, les grains de sable se reposèrent sur le sol.

Je tombis à genoux, désemparé. Ils m'espionnaient, guettant un moment de faiblesse, pour s'emparer de mon esprit...Mais je ne me laisserai pas faire! Tant que j'ai assez de force dans mon esprit, ils ne pourront pas me prendre. Et, pour cela, il ne faut pas que je me retrouve seul avec eux...Ils me détruiraient...
Pensant qu'ils se furent calmés, je me relevai. Mais, je sentis quelques choses, de toutes petites choses, entrer par mes oreilles. La peur me revint, sachant ce qui allait m'arriver.
-Non, mécriai-je, non! Ne faites pas ça! Pas ma tête! Laissez -moi! Non! Non!
Je sentis un mal de tête qui m'arriva, un mal de tête douloureux, c'était comme si mon cerveau allait exploser. J'hurlais, j'hurlais de douleur. Je plaquai mes mains contre ma tête, et pressa fort, pour essayer de détourner la douleur sur les côtés. Je commencai à me griffer, à me pincer, tout qui puisse faire disparaitre un instant la douleur que je subissais. Puis, je m'arretai, et je m'écroulai par terre, inconscient, entouré de sable, dans ma tente.

Ce fut ma première nuit dans cette tente.


Haara,
fils du sable.

Le réveil...
Haara 17/11/04 à 13:57


Je vis un tigre approcher. Un tigre de couleur de sable, aux yeux de rubis qui me fixent...Mon père, il est donc revenu me reprendre...
Tout était noir, il n'y avait que moi et ce tigre. Soudain, tout fut flou, comme si d'énormes larmes étaient restés dans mes yeux et me voilait la vue.

Ma vue refut normale, et je vis ma tente. Tout était la, intact, jusqu'au sable éparpillé un peu partout. Je me relevai, doucement, l'effet du sable agissait encore. J'eus un vertige, et ma vue devint noire. J'attendis un moment que le vertige passa, et quitta ma tente.

J'allai boire à l'oasis et me laver un peu. Le soleil était à son zénith. Les nomades n'avaient pas remarqué mon absence ni les cris de hier soir. Ce n'était pas plus mal, je n'aurais pas voulu qu'ils se demandent ce qu'il s'était passé. Je vis un peu plus loin mes figurines, à moitié détruite par le vent qui a dut soufflé toute la nuit.

Je pensais à ce qui s'était passé. Qu'allais-je pouvoir faire? Si je résiste à leur force, mes pouvois me quitteront, et je serais effectivement fragile comme du verre.
Mais je décidai de laisser faire le temps pour l'instant. Je devai rester ici, c'est le seul endroit ou je puisse aller. Je guetterai une nouvelle apparition mais en attendant, je me dois de ne rien dire à mes amis nomades. Je dois faire mon devoir de nomade d'abord.

Mais j'ai des amis maintenant, des gens qui m'ont accueilli, et je ne les quitterai plus. Je ne veux plus être seul. Plus jamais.

Haara,
Fils du sable.